Ganja

(Mexico le 17 mai 2000)

Comment s’est formé le groupe ?
Ernesto (chanteur) : La base du groupe existe depuis 12 ans mais nous jouons du reggae que de depuis 5 ans. Avant on jouait de tout lors des fêtes, des bals : de la ranchera, du tropical, de la black music, du reggae…Nous sommes 3 cousins au début (clavier, batterie, guitare) et nous nous sommes aperçus que le reggae est la musique de réconciliation. Mais qu’est-ce qu’on s’est amusé à jouer de tout partout.

Combien êtes-vous aujourd’hui ?
Salvador (batteur) : 4 car un bassiste nous a rejoint il y a 3 ans.

Le nom ?
Ernesto : On l’a depuis qu’on ne joue que du reggae. Cela signifie marijuana et c’est très important dans le mouvement reggae. Mais pas de promotion de notre part. C’est un élément rituel des rastas.

Vos influences ?
Salvador : Beaucoup puisqu’on a joué pas mal de choses différentes depuis nos débuts : des mariachis à la musique des Caraïbes en passant par la ranchera. Nous, Mexicains, sommes partie des Caraïbes (cumbia, salsa, ska, reggae) et sommes donc très variés.
Ernesto : il y a aussi le rock, le blues, le jazz, le rock anglais…

Où avez-vous joué ?
Ernesto : Notre base est la ville de Mexico, nous vivons et travaillons ici même si on va aussi sur les plages du pacifique. Il y a aussi le festival Razteca chaque année.

Combien de disques avez-vous ?
Ernesto : un seul « Reggae mexicano » sorti depuis plus d’un an mais qui vient d’être édité en CD. C’est une production indépendante bien sûr, comme beaucoup d’autres car les grands producteurs n’y croient pas et c’est tant mieux, car le rendre commercial pourrait casser le mouvement.
Salvador : Comme groupe, nous avons appris que l’on pouvait tout faire tout seul au lieu d’avoir une compagnie qui te réprime et te prend ton argent. Bien sûr il y a des erreurs mais c’est comme çà qu’on apprend…comment faire le design d’un disque, trouver un lieu d’enregistrement pas cher, distribuer le disque dans les concerts et chez les disquaires.

Qui écrit ? Quoi ?
Ernesto : la vie quotidienne à Mexico, la « vibra positiva »
Salvador : Parfois j’ai une idée et les autre s se rajoutent ou l’inverse. Chacun apporte quelque chose.

Quels groupes vous intéressent ?
Ernesto : Il n’y a pas de contact avec l’étranger si ce n’est à travers Razteca quand des groupes étrangers viennent jouer ici. Par exemple même lors de ce festival, la star Pato Banton n’est même pas venu nous saluer et boire un coup avec les autres groupes, il est venu faire son show et est reparti. J’aime tout mais je préfère Bob, Alpha Blondy, les racines.
Salvador : Moi je m’intéresse surtout au reggae en espagnol, aux groupes qui chantent en espagnol. Nous avons beaucoup de contacts avec les groupes de reggae mexicains (Antidoping, la Comuna…) mais je veux en acheter encore. On aime bien les Cafres et Cultura Profetica.
Ernesto : Oui on a beaucoup de relations avec Antidoping car on vient des quartiers populaires, moins avec les Rastrillos et les Yerberos qui viennent d’un milieu plus aisé et font la fête ensemble. On n’aime pas jouer du ska, ni avec des groupes de ska, même si on les respecte beaucoup. Je n’aime pas ce style de musique. (Et il continue de parler car Salvador est parti répondre à un autre journaliste mexicain) Le mouvement ska-reggae au Mexique est en plein boum, il prend l’espace que le rock ne remplit plus. Mais il y a 12 ans il y avait plus de programmes à la radio avec de la musique indépendante et pas seulement du reggae. Mais aujourd’hui , il y a un manque d’appui de la part des médias. Les émissions sont à 7h du mat’, la seule vidéo de reggae latino que j’ai vue sur MTV, je ne l’ai vue qu’une fois.

Veuillez réagir à ses mots.
Ska : Ernesto : Base harmonique du reggae. Bob a commencé par là. Mais cela n’existe plus. On donne désormais ce nom à un nouveau mouvement qui n’a rien à voir.
Bob : Le maître.
Rastafari : Prophète
Zapatisme : Une des guerres ouvertes d’Amérique.
Joint : Ernesto : Pour moi une porte vers Dieu.
Salvador (enfin de retour) : c’est quelque chose de personnel. Pour moi le reggae ne signifie pas marijuana mais beaucoup d’autres choses : conscience, harmonie, paix, lumière… Pour les gens, ceux qui écoutent le reggae sont forcément des fumeurs de marijuana, mais ce n’est pas vrai.
Ernesto : aïe, aïe, si si c’est bien, c’est bien.
Salvador : Moi par exemple je ne fumes pas…
Ernesto : Heum, heum
Salvador :..plus.

Merci Ganja.

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