Los Cafres

(Mexico 17 mai 2000)

Depuis quand le groupe existe-t-il ? Est-ce que ce sont les mêmes personnes depuis le début. ? Etiez-vous déjà des potes ?
Claudio (clavier): Depuis 1986-87
Gonzalo (bassiste) : Non, nous avons d’abord joué ensemble puis nous sommes devenus des amis.
Guillermo (chanteur) : A cette époque, il n’y avait pas beaucoup de reggae à Buenos Aires. Nous nous sommes connus dans les lieux peu nombreux où se retrouvaient tous les gens qui aimaient cette musique, où on importait des disques. Puis on a commencé à jouer mais il n’y a pas eu d’annonce dans les journaux. Certains jouaient déjà dans d’autres groupes comme les Pericos. Mais aujourd’hui, la majorité de ces groupes ont disparu. Il ne reste de cette époque que nous, les Pericos que beaucoup ne considèrent pas comme du reggae mais c’est du reggae même partiel, los Fabulosos Cadillacs. Un combo comme Zumo ( ?), 1er groupe de reggae en Argentine vient de se séparer avec la mort du chanteur. Bref le groupe c’est 7 personnes désormais.

Pourquoi ce nom « les sauvages » ?
Guillermo : On a lu dans un livre espagnol que les Jamaïcains avaient été nommés ainsi par les Espagnols à leur arrivée. LesCafres, cela viendrait d’Afrique. (un peu d’histoire : les Français aussi appelaient les noirs d’Afrique dans leurs colonies, les cafres).

Et vos influences ?
Claudio : Il y en a beaucoup individuellement. Au début on a été réunis par le roots mais le reggae est très varié. Désormais on expérimente de tout, on essaie simplement d’avoir une très bonne qualité.

Combien avez-vous de disques et de concerts à votre actif ? Où avez-vous joué ?
Gonzalo : Au Chili, Brésil (devant 5000 personnes), Porto-Rico, et Mexico maintenant mais essentiellement à Buenos Aires et l’intérieur de notre pays (Cordoba, Mar de Plata, Rosario).
Claudio : Depuis 1993, il y a une ouverture sur la Jamaïque et des chanteurs jamaïcains sont venus en Argentine et il y a eu le 1er sunplash ici en Argentine. A Porto-Rico en 95, nous avons joué avec les plus grands devant 6000 personnes : Black Uhuru, Israel Vibration, Yellowman…D’ailleurs nous sommes sur une compilation de l’événement avec 3 chansons.

D’ailleurs n’y a-t-il pas eu récemment dans votre pays un concert hommage à Bob Marley ?
Guillermo : Oui , nous l’avons organisé. Il y avait 5 groupes dont Cultura Profetica de Porto Rico pour les remercier de leur invitation chez eux. Mais malheureusement peu de gens (500) pour différentes raisons : pluies, autres événements organisés le même jour.…alors qu’on en espérait environ 1000-1500. En Argentine, beaucoup de gens aiment le reggae mais peu achètent des disques et encore moins vont aux concerts.

Mais vous n’avez jamais joué au festival Razteca de Mexico (rappel : c’est le plus grand festival de reggae d’Amérique latine sur 12 heures non stop) ?
Gonzalo : A la prochaine édition…mais on n’a toujours pas reçu d’invitation.

Vos disques ?
Guillermo : Nous en avons 3 datant de 1994 « Frecuencia cafre », 1995 « Instinto », 1997 « Suena la alarma » et en 1996 est ressorti le 2ème album en version dub. Les 3 viennent de sortir aux USA.

Vos projets ?
Gonzalo : Après cette tournée, retourner enregistrer le 4ème disque puis le présenter au public argentin. Nous avons quelques espoirs pour aller en Espagne et ……en France grâce à vous. On a eu des propositions pour aller jouer en Croatie avec Culture Profetica mais bof.

Qui écrit et sur quoi ?
Gonzalo et Claudio : On parle de tout de nos sentiments, il n’y a pas de thèmes précis. Mais pas de politique, de rastafari, pas de religion (rasta sous entendu). Pas de prosélytisme. Seulement la vie quotidienne et le respect.
Guillermo : Nous sommes contre l’hypocrisie, contre « il faut être rasta et puis c’est tout ». chacun fait ce qu’il veut. Nous écrivons tous maintenant. D’abord un trouve une idée puis les autres s’intègrent et participent à la création du morceau.
Nous sommes 7, n’avons pas de percussion mais 2 cuivres, 3 chœurs. Il ne faut pas oublier que nous sommes non seulement influencés par le reggae mais aussi par nos racines latines, argentines. Nous ne copions pas le reggae jamaïcain, nous faisons du reggae argentin, latino.

Quels sont vos groupes préférés anciens et actuels ?
Guillermo : il y en a beaucoup, des piliers comme Dennis Brown, Bob, Gregory Isaac, Israel Vibration. Et chez les jeunes, Buju Banton, Cultura Profetica, Aswad, Steel Pulse et d’autres.

Connaissez-vous au moins les groupes mexicains avec qui vous allez jouer à ce festival ?
Guillermo : Non, çà n’arrive pas en Argentine. On connaissait l’existence de Razteca mais c’est tout. Il y a toujours peu de reggae dans notre pays, cela n’intéresse pas les grands producteurs, cela reste indépendant.

On finit toujours l’interview par des mots. Vous devez réagir. OK ?
Ska : Gonzalo :Les origines pour moi. On en a écouté et on en écoute toujours.
Guillermo : joie. J’ai des disques des Specials et Selecters. Notre saxo vient du ska. Il est moins développé ici qu’au Vénézuela. Et souvent le ska et le reggae sont séparés et c’est mal, comme le rap ou raggamuffin du reggae, pourquoi ?
Bob : Tous : Crucial
Rastafari : Guillermo : Crucial aussi. C’est une grande force, une force très importante mais un peu trop partiale, fermée, orthodoxe.
Joint : Guillermo : Biiiiip. Une expérience intéressante, qui n’est pas bon pour tout le monde malheureusement et il ne faut pas en abuser. Pour moi c’est bon et je suis d’accord pour légaliser et informer. Nous ne faisons pas de campagne pro-marijuana, c’est quelque chose de personnel.
Gonzalo : Pour moi l’important c’est l’information et l’éducation ; Savoir si je veux ou pas fumer, savoir ce qui me plaît.
Mano Negra : Guillermo : très intéressant. Manu Chao vient de finir une tournée en Argentine mais il n’a pas voulu jouer à Buenos Aires, seulement au Rosario et à Mendoza. Son disque fut pour moi le meilleur de l’année passée, avec beaucoup de force.
Fabulosos Cadillacs : Guillermo : Ils sont très importants. Ils ont ouvert le marché en Amérique latine et en Europe. Ils ont aidé à connaître ici les rythmes de là bas. En plus ils font de nouvelles choses (cf les 2 derniers albums).

Merci les Cafres et bons concerts au Mexique.

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